Feu Claire de Castelbajac
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1er Janvier 2010
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Week End de Maitrise
Groupe Saint Jean François Régis Règle de Saint Benoît « L’abbé tel qu’il doit être » En ce week-end de maîtrise, il est question d’apprendre à mener une unité. Au-delà des bons souvenirs, de cette ambiance plus que fraternelle, le clan a ramené une petite spécialité de Landevennec : non pas les fameuses pâtes de fruit, mais la règle de Saint Benoît qui dirige la vie des moines de Landevennec. Voici un extrait fort à propos sur « l’abbé tel qu’il doit être ». N’est-ce pas comme un chef ou une cheftaine d’unité un homme à la tête d’un troupeau ? Ce chapitre est le deuxième de la règle, une règle destinée à diriger une communauté de « cénobites » : des moines qui vivent dans un monastère et « combattent » sous une règle et un abbé. Les termes employés peuvent nous paraître forts (vieux ?), il ne faut certainement pas les prendre au pied de la lettre mais plutôt chercher à les comprendre avec nos mots. Voici, avec quelques conseils concrets (qui feraient bondir les psychiatres de notre temps), la règle de saint Benoît, non pas à appliquer, mais à comprendre. Bonne heure Route/Feu. L’abbé, digne de gouverner un monastère doit toujours se souvenir du nom qu’il porte et réaliser par ses actes ce titre donné au supérieur. Il est en effet considéré comme tenant dans le monastère la place du Christ, puisqu’il est appelé du même nom, selon la parole de l’Apôtre : « Vous avez reçu l’esprit d’adoption des fils, en qui nous crions : Abba, Père. » L’abbé ne doit rien enseigner, rien établir, rien prescrire qui ne soit conforme aux préceptes du seigneur : mais ses ordres et son enseignement répandront un ferment de sainteté dans l’esprit des disciples. L’abbé se souviendra toujours que son enseignement comme l’obéissance des disciples seront, l’un et l’autre, soumis au redoutable jugement de Dieu. Et qu’il sache que l’in imputera comme faute au pasteur tout mécompte que le père de famille trouvera en ses brebis. Dans le cas seulement où le pasteur aura donné tous soins à un troupeau turbulent et indocile, et appliqué tous les remèdes à leurs maladies il sera disculpé au jugement du Seigneur et dira avec le prophète : « Je n’ai pas caché ta justice dans mon cœur, j’ai déclaré ta vérité et ton salut ; mais ils n’en ont fait aucun cas et ils m’ont méprisé. » Et alors finalement la mort même sera le châtiment suprême des brebis rebelles à ses soins. Celui qui a reçu le nom d’abbé doit diriger ses disciples par un double enseignement, c'est-à-dire montrer tout ce qui est bon est saint par des paroles et plus encore que des actes ; en paroles il proposera aux disciples réceptifs les commandements du Seigneur, tandis qu’à ceux qui sont durs de cœur ou plus frustres, il manifestera par ses actes les préceptes divins. Tout ce qu’il aura déclaré aux disciples leur être interdit, il montrera par ses actes qu’il ne faut pas le faire, de peur qu’après avoir prêché aux autres il ne soit lui-même condamné et que Dieu ne lui dise un jour, à lui qui est en faute : « Pourquoi proclamer mes lois et avoir mon alliance à la bouche ? Toi, tu haïssais la discipline et rejetais derrière toi mes paroles. » Et : « toi qui voyais une paille dans l’œil de ton frère, tu n’as pas vu la poutre dans le tien. » Que personne ne soit l’objet d’une discrimination de sa part dans le monastère. L’un ne sera pas plus aimé que l’autre, excepté celui qu’il aura trouvé meilleur dans les bonnes actions et l’obéissance. L’homme de haute naissance ne sera pas préféré à celui d’un milieu modeste, à moins qu’il y ait un motif raisonnable. En ce cas, si l’abbé estime qu’une promotion est justifiée qu’il la fasse sans tenir compte du rang dans la communauté ; sinon que chacun garde sa place ; car, esclave ou libre, tous nous sommes un dans le Christ, et sous un seul Seigneur nous portons le joug d’un même service, parce qu’ « en Dieu il n’y a pas de partialité ». Notre seul titre à être distingué auprès de lui, c’est que nous soyons trouvés à la foi meilleurs que les autres dans les bonnes œuvres et plus humbles. Que l’abbé ait donc pour tous une égale charité et qu’une discipline unique soit appliquée à tous, compte tenu des dispositions de chacun. Dans son enseignement, en effet, l’abbé doit toujours observer la règle exprimée par l’Apôtre en ces termes : « Reprends, exhorte, réprimande », c’est-à-dire mêler, selon les circonstances, la douceur à la sévérité et montrer tantôt la rigueur du maître, tantôt la bonté du père. Autrement dit, il doit reprendre vertement les indisciplinés et les turbulents, tandis qu’il exhortera les obéissants, les doux et les patients à faire de mieux en mieux. Quant aux négligents et aux arrogants, nous l’incitons à les réprimander et à les châtier. Il ne fermera pas les yeux sur les fautes des délinquants ; mais dès qu’elles paraîtront, il les retranchera radicalement, tant qu’i l le peut, se souvenant du malheur d’Héli, grand-prêtre de silo. Pour corriger les esprits droits et intelligents, il se contentera d’une ou deux admonestations ; mais les mauvais, les durs, les orgueilleux et les désobéissants, il les contraindra par les verges et ou par autre châtiment corporel, dès qu’ils feront le mal, sachant qu’il est écrit : « L’insensé ne se corrige pas par des paroles », et « Frappes de verges ton fils, et tu délivreras son âme de la mort ». L’abbé doit toujours se souvenir de ce qu’il est, du nom qu’il porte, et savoir qu’on exige davantage de celui à qui on confie davantage. Qu’il sache aussi combien est difficile et ardue la tâche qu’il assume de conduire des âmes et de se plier aux caractères multiples : pour celui-ci la douceur, pour celui-là des réprimandes, pour tel autre la persuasion. Il se conformera et s’adaptera à tous selon les dispositions et l’intelligence de chacun, si bien que non seulement il ne pâtira d’aucun dommage du troupeau dont il a la charge, mais qu’il se réjouira de l’accroissement d’un bon troupeau. Avant tout, qu’il ne perde pas de vue ni ne sous-estime le salut des âmes qui lui sont confiés, en donnant plus de soin aux choses passagères, terrestres et caduques ; mais qu’il pense toujours que ce sont des âmes qu’il a reçues à diriger et dont il faudra rendre compte. Et pour ne pas prétexter une éventuelle insuffisance de ressources, il se souviendra qu’il est écrit : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera surajouté », et encore : « Rien ne manque à ceux qui le craignent ». Qu’il le sache, il a reçu des âmes à diriger et doit donc se préparer à en rendre compte. Quel que soit le nombre de frères dont il se sait responsable, qu’il tienne pour certain qu’au jour du jugement il devra répondre au seigneur de toutes ces âmes, et aussi, sans nul doute, de la sienne. Ainsi, redoutant toujours l’examen qu’un pasteur doit subir au sujet des brebis qui lui ont été confiées, il est d’autant plus soucieux des autres ; et tandis que, par ses avis, il travaille à la correction d’autrui, lui-même se corrige de ses vices. * * * * * * * * La Route, au clan ou au feu est un chemin de conversion. Voici quelques extraits du cérémonial du départ routier et de la parole de Feu :. « As-tu compris, par la communion à la joie et à la peine des hommes que nous recherchons dans nos entreprises et dans nos services que la vie est à prendre au sérieux, que tout acte d'un routier compte et engage ? » « Reprends ce flot vert, couleur de tout ce qui grandit. Il t'engage à transmettre au monde le sens de Dieu, dans la prière et par l'éducation de ceux qui te sont confiés. Il est le signe de ta volonté d'aimer tes frères pour reconnaître, en ce qu'ils sont, ce qu'ils peuvent devenir. Rappelle-toi que servir, c'est aimer en actes. A chaque instant, aime ce que tu fais avant de faire ce que tu aimes ! » « As-tu compris, à travers nos activités, qu'un routier a l'amour passionné de la vérité, qu'il ne se contente pas d'à peu près, ou de la possession tranquille des vérités toutes faites ? Veux-tu, en toutes choses, rechercher humblement la vérité et librement la servir, sans écraser autrui sous le poids de ta découverte ? » « Reçois ce flot rouge, couleur de l'amour et de la vie offerte qu'il t'appartient de transmettre. Il t'engage à respecter la vie et à témoigner de l'amour passionné que tu lui portes. Il est signe de ta volonté de vivre de l'amour de Dieu. Donne le meilleur de toi-même, à l'exemple du Christ et de Marie, sur la route qui de Dieu mène à tes frères et de tes frères mène à Dieu. » « As-tu compris, à travers l'amitié fraternelle et les rencontres que tu fais chaque jour, que tout homme est un être unique, et que dans les plus disgraciés comme dans les plus obscurs, luit une étincelle divine qui mérite ton amour ? Es-tu prêt à ne mépriser personne, à t'entretenir fraternellement avec chacun, à apprendre de tous ? » |
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